Comme la plupart des fées, Cerydwen est d'une grande beauté. Avec ses longs cheveux encadrant son visage aux traits fins telles deux cascades d'ébène brillantes et ses yeux d'un bleu saphir le plus pur réhaussés par le rose de ses lèvres minces et la blancheur de sa peau, nul mortel, homme ou femme, ne saurait demeurer insensible devant elle. Et sa voix, douce comme le bruit de la rivière, reste aussi gracieuse que son maintien. Une grâce féerique accentuée par les somptueuses robes que la Dame ne manque pas de porter parmi les gens de la cour. Bien que de caractère changeant comme tout le Petit Peuple, Cerydwen est pourtant d'une grande douceur et dotée d'un grand sens maternel, comme le prouve l'amour qu'elle porte à ses enfants adoptifs. Très instruite, Cerydwen s'est toujours fortement impliquée dans leur éducation intellectuelle et morale, ainsi que dans le développement des dons magiques de sa fille. Mais quiconque s'en prendra à eux subira son courroux, les pouvoirs magiques de la Fée étants bien plus importants que son apparence délicate ne le laisse deviner. Car bien que la douceur soit sa principale qualité, le courage l'est également. Tout comme la susceptibilité, qui est son défaut prédominant: toute personne un tant soit peu avertie sait combien il est malavisé d'offenser les fées. Une susceptibilité qui, si elle est provoquée, poussera Cerydwen à employer ses dons magiques: car si notre Dame est versée dans l'art de la guérison, sa capacité à ensorceler les hommes et se métamorphoser à volonté peuvent s'avérer redoutables. Mais si elle ne désire rien pour elle-même, notre Dame ne désire rien de plus qu'un avenir parmi leurs semblables pour ses enfants et voir l'Ancienne Religion reprendra la place qui fût la sienne avant la Grande Purge...

Si les livres désormais perdus ou cachés parlants de l'Ancienne Religion restent flous sur l'origine des fées, il n'est guère difficile d'imaginer que l'origine du "Petit Peuple" soit la Nature. Ainsi, comme toutes ses cousines des eaux ou des forêts, Cerydwen est une noble dame enchanteresse ne quittant guère le coeur de la forêt dans laquelle elle vit depuis son enfance. Une enfance rythmée par les jeux, les chants et les dances du Beau Peuple rieur et insousciant. Aussi, bien que fille unique, Cerydwen ne regretta-t-elle jamais de l'être tant elle se trouvait bien entourée. Aussi bien par l'amitié de ses amis que par l'amour de ses parents, Eomund et Isoldwen. Aussi heureuse parmi ses semblables, rien ne la forçait à se montrer aux humains. Aussi se refusa-t-elle à tout contact avec eux, se dérobant à leur regard en ne laissant derrière elle qu'un éclat doré et un rire aussi délicat que le bruit de l'eau sur les galets d'une rivière pour les plus chanceux. Mais quiconque connaît un tant soit peu les fées connaît leur attachement et leur fascination pour les jeunes enfants humains. Aussi lorsqu'une jeune mère trop pauvre pour subvenir aux besoins de ses enfants les abandonna (dont sa fille nouvelle-née) dans la forêt, Cerydwen considéra ces derniers comme siens et les emmena dans son domaine du Val Perdu où elle les éleva comme leur mère de sang aurait dû le faire, ainsi que dans les secrets de la Magie. Magie dont la petite fille, prénommée Eilantha par ses soins, était l'une des élus. Voyant ses enfants adoptifs grandir année après année sous son affection maternelle et sa protection, tous comme les dons magiques de sa fille, Cerydwen prit la décision de quitter sa forêt bien-aimée pour la cour de Camelot, tout aussi bien dans l'intention d'introduire ses enfants dans la noble société (son fils en tant que futur chevalier) que pour revoir la Magie retrouver sa place d'antan dans le royaume. Car depuis le décès du Roi Uther et l'accession au trône du prince héritier Arthur Pendragon, le retour en grâce de l'Ancienne Religion ne fait aucun doute pour Cerydwen qui compte bien être présente pour surveiller le déroulement des événements à venir et, si besoin, les influencer dans la mesure de ses pouvoirs...