Aymeric est un petit garçon uniquement élevé par sa mère, Daenarys. De ce fait, il a du apprendre très jeune à se débrouiller par lui-même, refusant catégoriquement d'être un fardeau à ses yeux. Il était le seul « homme » du foyer, à ce titre, il se devait de protéger sa mère et ce à n'importe quel prix. Il est ainsi avec elle, prêt à tout pour son bonheur et sa sécurité. C'est une de ses principales caractéristiques et il n'hésite pas à enfreindre les ordres de Daenarys quand il est persuadé qu'il agit à bon escient. Dans ces cas-là, il peut se révéler particulièrement têtu. Il faut dire aussi qu'il reste un enfant de neuf ans, par conséquent, la vie entière se révèle un terrain de jeu bien trop tentant pour lui. Espiègle et curieux comme pas deux, il a le don de se retrouver dans des situations toujours très cocasses, parfois même dangereuses, sans même s'en rendre compte avant qu'effectivement, les soucis lui explosent en plein figure. Sa mère s'en plaint souvent, le trouvant bien trop insouciant pour un sorcier au sein d'un monde condamnant la magie par la mort. Limite inconscient même. Il faut dire que la notion du mal est quelque chose d'assez vague à ses yeux. N'ayant jamais véritablement rencontré quelqu'un de mauvais, il ne peut imaginer qu'on puisse vouloir nuire à son prochain en tout état de cause. D'après son entourage, c'est ce qui lui vaut d'être sans cesse dans le pétrin, cette fâcheuse tendance à ne voir que le bon côté des gens, quitter parfois à être trahis. Toutefois, courageux malgré son jeune âge, il préférerait passer la journée au pilori plutôt que d'aller se plaindre et se cacher sous les jupons de sa mère. Non, il est très débrouillard, se sortant de toutes situations à risques en quelques magouilles bien rodées. Donnez-lui quelques minutes et il échafauda un plan des plus élaborés pour s'enfuir ou déjoués des action adverses. Malgré son côté casse-cou et téméraire, il particulièrement sensible dès qu'il s'agit de son père. Il n'a jamais réellement comprit pourquoi il devait grandir sans cette présence à ses côtés et chaque jour il doit porter ce manque atroce, créant un énorme vide en lui. Particulièrement depuis la découverte de ses pouvoirs. Il n'en parle jamais mais être différent est très difficile à ses yeux. Il se sent véritablement seul avec se secret. Certes, sa mère est au courant mais elle ne peut pas comprendre, du moins pas autant que le pourrait un sorcier. Aymeric sait bien qu'elle fait son maximum de ce côté-là mais il ne peut s'empêcher de penser à son père. Si ses pouvoirs ne venaient pas de Daenarys, alors ils venaient obligatoirement de Merlin, n'est-ce pas ? Son plus grand rêve serait de le rencontrer et ainsi, peut-être, pouvoir enfin partager ce poids qui l'encombre tant avec quelqu'un qui pourrait réellement le comprendre.
Physiquement, Aymeric est le portrait craché de son père. Difficile de passer outre quand sa propre le lui rabâche à longueur de journée, ébouriffant ses cheveux d'un geste affectueux. Ce qu'il déteste, n'étant évidemment plus un bébé ! Des grands yeux bleus océans surplombés par des cheveux d'un brun clair refusant le moindre zeste d'obéissance, il possède un sourire qualifié d' « adorable » par les commerçantes du petit village où il a grandit, ce qui lui fut d'une grande aide quand il voulait quelque chose. Bien loin de se soucier de son apparence, il était couvert de boue bien plus souvent qu'il n'était convenablement présentable. Rares étaient les occasions où il pouvait offrir l'image d'un garçon respectable et bien habillé. Il y avait toujours la chemise, râpée, déchirée, qui sortait négligemment du pantalon tachée. Il y avait aussi les lacets de ses chaussures trouées qui traînaient continuellement derrière ses pas, si bien que s'en était un miracle qu'il ne s'étale jamais au sol. Toutefois, le tout était dissimulé sous son revêtement favoris : sa cape. Et pas n'importe quelle cape : fabriquée spécialement à son intention par les mains de sa mère, peu de temps après sa naissance. A mesure qu'il avait grandi, elle avait apporté ses retouches, l'agrandissant pour être à sa hauteur, le suivant dans son évolution. Le résultat était plutôt étrange : Les morceaux neufs cohabitaient avec les plus vieux, les premiers venus même, parfois de couleurs différentes lorsqu'elle n'en avait plus mais, toujours de teintes sombres, ce qui donnait une cape unique, quelque peu rugueuse mais délicieusement unique. Aymeric en était fou, ne s'en séparant jamais, ce qui était sûrement une des principales raisons de ses nombreuses tâches, troues mais également odeurs parfois. Si bien que sa mère était dans l'obligation de la lui arracher, au prix d'un terrible combat pour avoir l'espoir de la laver.

Le jeune Aymeric vit le jour dans un petit village, perdu entre montagnes et forêt. Un village où le calme régnait en maître, à l’abri des regards indiscrets. Là était la raison pour laquelle sa mère s'y était installée, désirant avant toute chose passer inaperçu et élever son fils le plus simplement possible mais également en toute sécurité. Pourquoi ? Le jeune garçon n'en savait à vrai dire pas grand chose. Sa mère était extrêmement jeune lorsqu'elle le mit au monde, pas plus de quinze ans. Elle s'était installée dans ce coin perdu mais sans donner de raisons valables. Elle était juste partie, comme ça. Aymeric comprit très tôt qu'elle avait des secrets et malgré ses questions incessantes à ce sujet, elle ne lui livra jamais aucune réponses, si ce n'est un nom, celui de son père : Merlin. L'enfant lui en demanda aussitôt plus, comment s'étaient-ils rencontrés, comment était-il arrivé, pourquoi n'était-il pas venu avec eux, pourquoi n'étaient-ils pas restés là-bas si lui n'était pas parti. Mais sa mère s'était contenté de lui dire que son père était un être exceptionnel, qu'Aymeric ne devait garder aucune rancune contre lui, qu'il n'était pas au courant qu'il avait un fils. Bien que le petit garçon se soit demandé comment un homme pouvait ignorer avoir un enfant quelque part, il ne répliqua pas ce jour-là. Ce qui ne l'empêcha point de remettre ses questions sur la table chaque fois qu'il en eut l'occasion. Il était ainsi, toujours prêt à tenter sa chance. Qui sait, peut-être qu'un jour, sa mère en aurait assez et finirait par tout lui raconter. S'il était autant en quête perpétuelle d'identité, c'est parce que bien vite, il développa des dons magiques. Des dons qu'il garda pour lui du mieux qu'il put, bien trop terrifié à l'idée que ça se sache, autant par sa mère que par le village. Après tout, la magie était bannie et condamnée. Il était un sorcier, il devait être tué. Cette pensée le bouleversa pendant longtemps, lui qui n'avait pourtant pas le sentiment d'être quelqu'un de mauvais. Heureusement, sa mère -qui apparemment pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert- su trouver les mots pour l'apaiser.
« La magie n'est pas maléfique ou bénéfique, seul le cœur de celui qui l'utilise l'est. Soit un garçon honnête et ta magie le sera ! » Lui avait-elle confié.
Sa mère. Qu'aurait-il fait sans elle ? Sûrement pas grand chose. Toutefois, s'il s'accepta doucement, les ennuis n'étaient pas finis. Tout comme sa mère l'avait bien vite démasqué, le village devint de plus en plus suspicieux à son égard, des événements inexpliqués se déroulant sans cesse autour de l'enfant. Il faut dire que ses pouvoirs se manifestaient sans qu'il n'en ait aucune contrôle, souvent en présence de quelqu'un devant qui il avait du mal à se justifier. Dans un village aussi petit que celui où ils vivaient, la moindre rumeur se propageait aussi vite que le vent et bientôt, chaque paire de yeux que croisa Aymeric sembla méfiante et fuyante. Le risque étant devenu trop grand, sa mère préféra quitter le village pour se rendre à Camelot et y refaire leur vie. Aymeric dit donc adieu à son son lieu natal, une idée saugrenu en tête. Puisque ses pouvoirs étaient interdit, il manierait l'épée plutôt que de les utiliser. Le roi Uther était un tyran mais le bruit courait que son fils, Arthur Pendragon était un homme bon et courageux. Certains allaient même plus loin, disant qu'avec son règne viendrait peut-être un jour l'autorisation de la magie. L'enfant rêvait de pouvoir apporter son aide à un homme pareil et qu'importe le travail qu'une telle décision engendrait, il s'y plierait. Sur leur chemin en direction de Camelot, ils ont fait une halte à Ealdor, le village natale de ses parents où il fit une merveilleuse rencontre, celle de sa grand-mère paternelle. Elle ne connaissait malheureusement pas sa véritable identité et il fut incapable de trouver le courage suffisant pour le lui révéler. Toutefois, cette rencontre lui apporta une information des plus précieux. Son père, Merlin, était également à Camelot, serviteur du roi, Arthur. A croire que c'était son jour de chance. Maintenant, Aymeric n'a qu'une hâte, débarquer à Camelot et enfin, après toutes ses années, mettre un visage sur un homme qu'il n'avait pu qu'imaginer jusque là... son père. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'il fera s'ils se retrouvaient nez à nez et à vrai dire, cette idée l'angoisse au plus au point mais il caressait l'espoir d'une rencontre depuis si longtemps qu'il ne peut plus s'arrêter d'y penser depuis.